Face à la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé de répliquer. Le Premier ministre a annoncé, jeudi 30/09, que l’exécutif allait bloquer les prix du gaz jusqu’en avril 2022. Via une baisse de taxes, la hausse de l’électricité sera également limitée à 4% en février prochain.

En 9 mois, le prix du gaz a connu une hausse tarifaire de 57%

Après une chute en 2020 liée à la récession due à l’épidémie de Covid-19, le bond actuel des tarifs dans le pays s’explique par une conjonction de raisons : stocks bas, forte demande avec la reprise économique, absence volontaire ou non de la Norvège et de la Russie d’augmentation de leurs livraisons, spéculation sur les matières premières…

Le régulateur de l’énergie a annoncé le 27/09 une hausse de 12,6% TTC des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie, dans le sillage de la hausse des cours sur le marché. Ils avaient déjà augmenté de 8,7% au 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet. L’évolution des prix est directement liée aux fluctuations du gaz et à la hausse du prix des quotas de CO2.

Face aux hausses constantes depuis des mois (57% depuis janvier), « il n’y aura plus d’augmentation du prix du gaz » après celle de 12,6% du 1er octobre, a assuré le Premier ministre du pays, en fixant l’échéance à avril 2022, horizon à partir duquel « le prix du gaz devrait dégringoler ». La période devrait coïncider avec une baisse des cours du gaz sur le marché international, une fois l’hiver passé, avec ses besoins en chauffage.

Le prix de l’électricité limitée à 4% avant une nouvelle hausse certaine

Concernant l’électricité, ses tarifs devaient eux aussi connaître une nouvelle augmentation. Selon les prévisions du gouvernement, une hausse était prévue aux alentours de 12% en début d’année prochaine. Jean Castex a alors également promis de limiter celle-ci à 4% jusqu’en 2022, grâce à la réduction d’une taxe.

Mais l’UFC-Que choisir craint un risque d’explosion du prix de l’électricité dès le 1er février 2022, quand la CRE adaptera les tarifs réglementés de l’électricité (TRVE) : +10% au bas mot, sachant qu’ils ont connu une légère augmentation de 1,6% en février et 0,48% en août. «Concrètement, cela représentera une augmentation moyenne de 150 euros sur la facture annuelle d’électricité» : soit environ 1 700 euros par an contre 1 550 euros début 2021. Et ce n’est peut-être pas fini… sauf si les conditions de marché se détendent.

Le renouvelable, une solution sur le long terme

Les objectifs de la France sont encadrés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) qui vise une part de 32% de renouvelables dans la consommation finale d’ici 2030.

Parallèlement, avec ces objectifs en ligne de mire, le développement soutenu des énergies renouvelables en France les rend de plus en plus compétitives. Devançant alors les sources traditionnelles (gaz, charbon) et nucléaires de production d’électricité, dans une transition énergétique indispensable pour la pérennité de nos civilisations.

Au cours des dix dernières années, l’amélioration des technologies, les économies d’échelle, la compétitivité des chaînes d’approvisionnement et l’expérience croissante des développeurs ont entraîné une forte baisse du coût de l’électricité provenant de sources renouvelables. D’après les données recueillies par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) sur quelque 17 000 projets en 2019, depuis 2010, le coût de l’énergie a baissé de 82% pour le solaire photovoltaïque, de 47% pour l’énergie solaire à concentration (CSP), de 39% pour l’éolien terrestre et de 29% pour l’éolien offshore. En 2019, le coût de 56% de toute la capacité de production d’ENR (énergies renouvelables) à l’échelle industrielle nouvellement mise en service était inférieur à celui de l’option la moins chère à partir de combustible fossile. 

Les constantes avancées technologiques laissent fort à parier que cette chute des tarifs va se prolonger. Grâce aux investissements dans les ENR, il est alors largement envisageable de voir émerger, d’ici quelques années, une production moins chère à 100% par rapport à la production d’énergies fossiles. D’après ce scénario, la facture énergétique devrait alors enfin cesser de grimper. Une bonne nouvelle également pour le climat ! Une baisse des productions électriques de sources fossiles est en effet synonyme de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Atteindre les objectifs de la transition énergétique sera alors bénéfique à tous, économiquement et écologiquement.